26
déc.
Tes pieds ne touchent pas le sol, mais tu vois le paysage défiler des deux côtés.
Le voyage en bus de Londres à Paris a duré 10 heures, dont une partie passée sur le ferry du port de Dover en Angleterre à Calais en France. Je suis arrivé au Quai de Bercy aux alentours de 6 heures du matin épuisé et affamé, tout comme le reste des passagers.
Ma fatigue s’est rapidement estompée pour laisser place à la satisfaction de découvrir une nouvelle ville, grâce à la vue magnifique du lever du jour sur la Seine, pendant que je me dirigeais vers la station de métro. J’ai fait une sieste chez un ami plus tard dans la matinée.
Nous sommes allés ensemble au Centre Pompidou où nous avons passé des heures à visiter les galeries. J’étais particulièrement enthousiaste de pouvoir enfin voir de mes yeux amandes des oeuvres d’artistes majeurs comme Beuys, Malevitch et l’immanquable Marcel Duchamp avec son urinoir.





Le lendemain, le 20 Décembre, j’ai pris le train pour Soissons où je suis resté chez la famille pour quelques jours. Cette petite ville était une sorte d’antithèse de l’immense capitale où j’ai été la veille, ce qui m’a permis de me reposer avant mon retour à Paris le 23 Décembre.
De retour à Paris, j’ai retrouvé une amie du lycée avec qui j’ai rempli quelques uns de mes objectifs de touriste : visiter Montmartre, la Tour Eiffel, le marché de Noël et les Champs-Élysées. Mon partenaire est arrivé en France le lendemain. Nous avons fait un court arrêt à la cathédrale de Notre-Dame, puis avons passé le reste de la journée sur la route qui nous menait à Vittel.
Vittel est une ville dans l’est de la France où est embouteillée l’eau de source de la marque du même nom, et c’est aussi l’endroit où a grandi mon partenaire. Les rues étaient désertes à cause du jour de Noël, nous donnant la totale liberté d’errer, comme des fantômes dans une ville abandonnée. Nous sommes ensuite allés dans les bois pour nous ressourcer après le long voyage de la veille.
Hier, nous avons traversé la frontière entre la France et l’Allemagne.
22
déc.
« Pas de photos » autorisées dans l’une des pièces de la Whitechapel gallery.
Le 9 Décembre, Zoé, Emily et moi nous sommes rendus à Londres où nous devions retrouver Jilly et notre course leader le lendemain pour visiter l’exposition d’Ai Wei Wei à la Royal Academy of Art.
Nous avons fait le tour de Camden Town où nous avons aussi réservé une chambre dans une auberge de jeunesse pour la nuit. Cette partie de Londres est l’une de mes préférées car les gens là-bas n’ont pas l’air de se précipiter vers la station de métro ou le travail. Ils ont du temps (et de l’argent) à dépenser dans l’immense variété de magasins. Je suppose que la majeure partie d’entre eux était des touristes, tout comme nous, d’une certaine façon.
Toujours à Camden, nous sommes tombés sur une échoppe qui s’avérait être le studio d’un artiste, Faizal Lulat, qui faisait un jeu impressionnant des mots que nous sélectionnions pour lui.






Après Camden, nous avons exploré d’autres parties de Londres comme Whitechapel, « China Town » et Soho. Nous sommes rentrés à l’auberge après une nuit épuisante et quelques verres.




Le 10, Zoé et moi avons traversé Oxford Street jusqu’à Hyde Park où nous avons approché des écureuils, des mouettes, cygnes et autres animaux. Nous avons rejoint le reste du groupe à la Royal Academy of Art dans les alentours de midi.

L’exposition d’Ai Wei Wei était bien plus intéressante que ce à quoi je m’attendais. Il s’agissait d’une parfaite démonstration de comment le travail d’un artiste engagé pouvait être monumental sans tomber dans la littéralité, et être tout au contraire plutôt subtil.
Je suis resté à Londres une nuit de plus, ce qui m’a permis de visiter le Tate Modern et d’autres lieux iconiques de la ville comme London Eye, Tower Bridge et Big Ben.
Près de la station de métro du Tower Bridge, j’ai rencontré un homme qui vendait des dessins très minimalistes d’une maison, signés de son propre nom : « B. Mafa M. ». Il m’a expliqué que les gens aimaient son art et lui demandaient d’en produire plus mais se plaignaient que ses oeuvres soient trop chères. Il m’a donc laissé décider moi-même du prix de l’un de ces dessins, que j’ai ainsi obtenu pour une livre. Plus tard, je me suis rendu compte que cette « oeuvre d’art » n’était en fait qu’une simple photocopie.


De retour à Nottingham pour quelques jours, je suis allé à l’exposition d’Ellen, de seconde année du Master d’arts plastiques, au Bohunk Institue. J’ai aussi rencontré l’un des amis d’Emily, un artiste français qui fera partie d’une exposition à Primary en Février.
Le 19 Décembre, j’ai à nouveau pris le train pour Londres où j’ai patienté quelques temps avant de prendre le bus pour rejoindre la France. J’ai fait usage de ce temps pour visiter Tate Britain.

Puis à 20 heures, le bus a fait route de la station Victoria vers Paris.
17
déc.
La pollution est l’une des conséquences les plus importantes du développement accéléré de la Chine. La semaine dernière, le niveau de pollution de l’air a atteint le niveau d’alerte maximal fixé par les autorités, faisant de ce problème déjà majeur un impératif.
En réponse à cette raréfaction de l’air de « bonne qualité », un nouveau marché lucratif a émergé, et les médias et réseaux sociaux nous rapportent des histoires qui prêtent à rire, comme celle de ce restaurant de Zhangjiagang, ville de la province du Jiangsu, dans lequel les clients sont facturés pour respirer l’air filtré de l’établissement, ou celle d’un multimillionaire chinois qui s’est lancé il y a deux ans dans la vente (peut-etre symbolique) d’air frais en cannette. Plus récemment, une start-up Canadienne s’est retrouvée sous les feux des projecteurs pour le succès rencontré par les ventes massives de son air en bouteille, à environ 20$ l’unité.
Aussi drôle et absurde que cela puisse paraître, ces scénarios ne sont pas extraits d’un roman futuriste pessimiste, et devraient plutôt nous inquiéter.
Nous savons déjà que l’accès « illimité » à l’eau potable est un luxe dont seule une partie relativement petite de la population mondiale peut se vanter d’avoir, mais l’air sain ne semble pas être une réelle préoccupation, car il est abondant. En réalité, c’est justement parce qu’il s’agit d’une ressource naturelle comme une autre que nous ne devrions pas totalement la considérer comme acquise, puisque celles-ci sont altérées par nos propres activités. Dans le cas de la Chine, la pollution de l’air est principalement causée par l’industrie charbonnière et est en retour la cause de 4 400 décès par jour, selon une étude.
Pour cette raison, je ne pourrais pas blâmer catégoriquement les gens qui font du profit de la vente d’air frais, et encore moins ceux qui alimentent ce marché en consommant, car celui-ci subsiste en tant qu’offre à une demande qui est motivée par une nécessité réelle (la santé), et les prix sont d’une certaine façon justifiés par les coûts de l’embouteillage et du transport de l’air. Il ne s’agit cependant que d’une manière très limitée et temporaire de contrer les effets d’une pollution qui s’éternise, et, comme à l’accoutumée, seuls les plus aisés peuvent se permettre d’en profiter.
Sources :
http://www.nytimes.com/2015/12/08/world/asia/beijing-pollution-red-alert.html
http://www.bbc.co.uk/news/blogs-news-from-elsewhere-35091784
http://www.dailymail.co.uk/news/article-2271690/Bottled-AIR-Chinese-multimillionaire-sells-EIGHT-MILLION-cans-fresh-air-TEN-DAYS-pollution-levels-climb-record-high.html
http://edition.cnn.com/2015/12/15/asia/china-canadian-company-selling-clean-air/
https://www.chinadialogue.net/article/show/single/en/5604-How-did-China-s-air-pollution-get-this-bad-
http://www.huffingtonpost.com/entry/air-pollution-china-deaths_55cd9a62e4b0ab468d9cefa9
09
déc.
Veillée à Nottingham pour Paris, Beirut et Baghdad le 16 Novembre.
C’est le début de l’hiver. Le soleil se couche si tôt que je ne peux profiter de son ensoleillement que quelques heures par jour, lorsqu’il n’est pas recouvert par des nuages de pluie. Il fait un peu plus froid et j’ai eu l’occasion de voir la neige pour la première fois, très tôt le matin du 21 Novembre.



Je passe plus de temps au studio. J’y suis même toute la semaine. Comme Zoé et Emily y sont aussi souvent, on passe plus de temps à discuter, jouer, manger et dormir qu’à vraiment travailler. Mais nous amuser augmente notre espérance de vie.



Nous visitons expositions et vernissages aussi souvent que possible, surtout lorsque les boissons sont offertes.
Bonington hébergeait In place of architecture et Photography Dialogues. Cette dernière impliquait des étudiants en architecture de l’université et proposait aux visiteurs de commenter directement sur les murs avec de la craie.
Nous sommes allés à un vernissage dans une galerie quelque part dans le centre ville (Lace Market Gallery, je crois) où étaient offerts du vin et des olives fourrées qui étaient apparemment délicieuses. Nous avons aussi participé à un Drink & Draw à Rough Trade, mais il était loin d’être ce à quoi on s’attendait. La soirée aurait été décevante si on n’avait pas atterri à The Rescue Room pour quelques verres supplémentaires et de la bonne musique.
Contrairement à ce qui était annoncé, nous n’avons pas eu droits à nos tapas gratuits à l’évènement d’ouverture du Hockley Arts Club, où tout était de toute façon trop cher pour les étudiants que nous sommes. Malgré son nom, rien n’avait réellement de rapport avec l’art, à part peut-être l’ambiance bobo générale. Pour nous consoler, nous avons déambulé dans les rues et les bars en agitant nos sabres lasers.





Nous avons organisé une petite fête dans le studio et y avons invité les étudiants des Masters en photographie, textile, tricot et design de mode, avec qui nous partageons l’étage. C’était plaisant de voir notre espace aussi peuplé.




Dans quelques heures, nous partons pour Londres.

14
nov.